Inceste consenti entre père et filles

[Khiera]

Un inceste "consenti" entre père et filles est jugé en appel par la cour d'assises de Somme depuis le 14 novembre dernier. Le père vit actuellement avec une de ses deux filles en concubinage, dont il a eu un enfant.

Les relations sexuelles incestueuses auraient commencé lorsque les filles avaient 15 ans, et auraient toujours été consenties par ces dernières. La famille vivait en autarcie dans un contexte vicié, mais plutot très confortablement, avec un chef de famille extrêmement intelligent, qui gagnait très bien sa vie à l'époque, dans une magnifique propriété aux alentours de Compiègne.

Plus d'infos ici.

L'avocat des accusés (la mère étant jugée pour complicité) estime que "la justice n'a pas compris le fonctionnement de cette famille." Il s'agit d'un cas "surprenant, décoiffant", de "confusion totale des genres", mais la justice "est-elle là pour dire le droit ou la morale ?".

Que pensez vous du curieux débat que soulève ce procès ?

[Invité]

Alors déjà ça m'écoeure. C'est vraiment gonflé de la part de l'avocat de dire que la justice n'a pas compris le fonctionnement de cette famille... Non mais qui comprend ? C'est de l'inceste, pas un mode de vie.

Et je pense que la justice a son mot à dire dans la mesure où c'est arrivé quand les jeunes filles étaient mineures et c'est même certain que le père les a manipulé dans ce but là... Elles s'estiment consententes parce qu'elles n'ont connu que ça.

brrrrrr

[Charlie]

Ouais la justice a son mot à dire comme le souligne Yakamoz en ce sens que les nanas étaient mineures au moment des faits (en tout cas au début), et que si aujourd'hui elle prônent le moyen consistant à dire qu'elles étaient OP, ça reste à prouver, car si manipulation il y a eu, alors ceci explique cela.

Concernant l'avocat, c'est un exemple type de mauvaise foi. Dans tous les cas, il sera fera surement, s'il gagne le procès en appel, bâché par la Cour de Cassation.

[Adalie]

L'avocat fait son taf je trouve, j'aurais probablement plaidé de la même façon à sa place parce qu'on ne trouvera nulle part de réponse officielle à cette question "le droit est il prescripteur de morale". Il est là pour défendre le père c'est tout. Et puisque la loi requiert qu'un inceste soit non-consenti pour être considéré comme un viol, et donc condamné, il n'a d'autre choix que de plaider que c'était un mode de vie. (d'ailleurs osef mais il me semble que c'est un des avocats d'Outreau, celui du mec joué par Torreton dans "présumé coupable").

Après oui, c'est "hypocrite" de sa part de soulever cette question, et il est assez évident que le droit se veut prescripteur de morale. C'est pas juste pour des raisons de santé publique ou de protection de l'humanité qu'il y a de grands interdits comme l'interdit de tuer ou l'interdit d'avoir des relations sexuelles avec tes gosses, c'est aussi parce qu'il y a un certain bon fonctionnement de la société à sauvegarder. Et quand il n'y a pas de règles coercitives, c'est surtout parce que les coutumes, le savoir-vivre, le jugement d'autrui se chargent déjà de faire respecter la morale (et la plupart du temps c'est très bien comme ça puisque du coup c'est facilement évolutif).

Bref, je pense que toute relation au sein d'une famille est condamnable, et que le fait qu'elle ne le soit pas en droit provient plus d'une lacune de la loi que d'une volonté du législateur lui-même. On verra ce que la justice dira, j'espère qu'elle tendra vers l'abandon de ce critère de non-consentement à la con.

(j'avais écrit tout un pavé sur les textes de lois en eux mêmes mais c'est pas clair à 1h39 dans ma tête donc j'édite!)

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